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Qu'est-ce qui fait l'identité de l’École Buissonnante ?




Car elle n'est ni une école Montessori ou Freinet, ni une école démocratique. Elle s'inspire et se nourrit des apports des pédagogies « alternatives » mais a fait le choix d'aller au-delà des « étiquettes » ou méthodes pédagogiques ...

Pourquoi ?


Puisons dans nos souvenirs ... A quel âge votre enfant a-t-il appris à marcher ? 12 mois, 18 mois ? Vous vous souvenez de ses premiers pas, un peu hésitants ou alors très téméraires … et de vous, les bras ouverts, l'encourageant par un sourire ou quelques mots. Peut être ces premiers pas ont-ils été fait chez la nounou ou chez ses grands- parents … Et avant d'en arriver là, peut être aussi votre enfant a-t-il marché à quatre pattes pendant des mois car c'était bien pratique pour aller partout et pendant longtemps bien plus efficace que de tomber continuellement ! A moins que ce ne soit d'avancer debout, accroché à vos mains qui l'intéressait … et auquel cas, vous avez eu mal au dos pendant un certain temps … Ou alors le trotteur ! Car c'est tellement drôle de pouvoir glisser à toute allure. Mais bon, au bout d'un moment, c'est limité ; impossible d'aller dans certains recoins ou de franchir le seuil d'une porte un peu surélevé. Donc, retour aux quatre pattes ou passage direct à la marche ! Et descendre les escaliers ? Votre enfant voulait très vite les descendre comme un grand, droit devant … mais c'est quand même plus prudent, avant que la marche soit assurée, de les descendre à quatre pattes, en arrière … et vous lui avez montré comment faire pour qu'il puisse se débrouiller tout seul. Peut être votre enfant a-t-il franchi certaines de ces étapes, du quatre pattes à la marche, très vite ou en prenant son temps. Peut être avait-il besoin d'être rassuré après plusieurs chutes qui l'ont apeuré ?


Beaucoup de « peut être » car chacun de nos enfants a appris à marcher d'une façon unique. Chacun dans sa singularité, avec son tempérament, sa motivation propre, ses possibilités physiques et émotionnelles. Il a appris seul car c'était lui, véritablement l'acteur de cet exploit. Mais d'une certaine manière, vous, parents - mais aussi toute la famille et personnes qui gravitent autour de lui- le lui avez « enseigné ». En l'encourageant, en le rassurant, en l'applaudissant. En ayant parfois de grandes frayeurs ! En lui offrant un environnement riche et suffisamment sûr : on n'apprend pas à marcher dans un parc mais en ayant ses genoux puis ses pieds sur le sol carrelé ou herbeux, en montant ou descendant, en tombant et se relevant. Et puis tout simplement parce qu'il vous voyait marcher ! Pour toutes ces raisons et bien plus encore, car certaines n'appartiennent qu'à lui, votre enfant a fait preuve d'une audace et d'une prouesse incroyable !


Poussons maintenant notre exemple et son raisonnement plus loin (voire même très loin). A aucun moment, lorsque votre enfant a appris à marcher, vous ne lui avez dit : - « Tu as neuf mois, il est trop tôt, attends d'avoir douze mois », ou à l'inverse « il est trop tard à 18 mois, c'était avant ». - « Puisque tu es prêt et que tu as l'air d'en avoir envie, je vais te montrer comment on marche à quatre pattes. Quand tu maîtriseras, je te montrerai pour marcher debout. Et la troisième étape sera de courir ». - « Débrouille-toi, c'est naturel, tout le monde apprend à marcher ». Ce sont des exemples caricaturaux poussés à l'extrême mais présentés pour souligner que de la même manière qu'il n'y a pas une méthode pour un enfant d'apprendre à marcher, il n'y a pas une méthode pour un enfant de s'approprier des savoirs et savoirs-faire. Il n'y a tout simplement pas une approche pédagogique ou didactique parfaite car il n'y a pas d'enfant parfait. Il y a juste un enfant singulier, en interaction avec d'autres personnes singulières, enfants et adultes, à qui on propose un environnement riche et varié pour qu'il ait la possibilité et l'envie de s'emparer et de s'approprier des langages littéraires, culturels, mathématiques, scientifiques, artistiques que l'on nomme « savoirs ».


C'est pourquoi, l'école buissonnante emprunte aux pédagogies alternatives certains de ses outils et de ses approches. Non pas en prenant dans chacune d'elle ce qu'il y aurait de « meilleur ». Ni en les « accumulant ». Mais en les pensant au service d'une philosophie de l'éducation qui crée un environnement d'expression, de partage et de coopération pour que chaque enfant vive, expérimente, se questionne, apprenne dans le respect de sa singularité.

C'est en cela que l'école Buissonnante est une école vivante dont l'enfant est le cœur.



Laurence - enseignante

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